DE L'ECOLE PUBLIQUE A L'ECOLE DE DIEU
C'est au portail de mon école que, pour la première fois, j'ai rencontré deux personnes qui avaient pour ligne de conduite de vivre par la foi en l'Evangile.
Il s'agissait de deux mères d'élèves dont l'intention était de m'inviter à cueillir des cerises, le mercredi suivant, sur les collines de Mazan. J'acceptai volontiers et c'est là sous les cerisiers en fruits que j'ai eu mon grand rendez-vous avec Dieu. Ces deux dames remplissaient leurs paniers tout en chantonnant, tout en bavardant avec beaucoup de joie. En les écoutant, j'eus l'impression d'entendre le nom de Jésus, je les interrompis : « Vous êtes croyantes? »
« Oui, nous sommes chrétiennes évangéliques ! »Il s'ensuivit une longue conversation très intéressante sur Dieu et la Bible.
Pour ma part, quand je regardais la nature, je supposais qu'un Dieu devait exister mais quand je regardais aux guerres et aux maladies, je pensais qu'il n'était pas tout-puissant. Je m'en ouvris à mes deux interlocutrices et elles me répondirent : « Vous oubliez qu'il y a deux puissances dans le monde, celle du Bien en Dieu et celle du Mal en Satan. Le but du diable est de contrecarrer l'oeuvre de Dieu et de détourner l'homme de son Créateur. C'est pour cela que Jésus est venu sur cette terre mourir sur la croix pour nous racheter et nous sauver. » Au cours de cet échange, j'apprenais trois choses :
1- que le diable n'était pas une utopie.
2- que la mort de Jésus n'était pas une injustice de la part des religieux et des Romains, mais un acte volontaire de la part de Dieu pour sauver l'humanité. 3- Jésus n'est pas une religion mais un être bien vivant qui se manifeste par la foi, dans la vie de ses enfants. Ce fut, pour moi, une révélation.
Mes deux Mazanaises avaient l'habitude de se rencontrer chez Me F.... où un pasteur présentait une étude biblique. A les entendre, j'avais l'impression d'être plongée dans le monde de l'Eglise Primitive et je n'ai pu m'empêcher de m'exclamer : « ça existe des chrétiens authentiques au XXe siècle ? » « Hé oui, venez, on vous invite.» Et je fis mes premiers pas dans une rencontre évangélique ; c'est là que j'appris à aimer et à respecter les Ecritures. Puis je poursuivis mon chemin dans une église évangélique où je compris que mon baptême d'enfant était caduque car je n'avais pu alors considérer Jésus comme « l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. » Je décidai de prendre un baptême évangélique, en toute connaissance de cause, par immersion totale, comme le faisaient les premiers chrétiens au Jourdain.
Par la suite, j'appris que s'installait à Carpentras une nouvelle église évangélique, encore plus assise sur la doctrine de Jésus-Christ, c'est elle que je fréquente depuis 49 ans mais je n'oublierai jamais ceux qui m'ont conduite dans mes premiers pas, sur le chemin de la foi.
Suite à ma nouvelle démarche, j'ai connu une plus grande intimité avec mon Sauveur et Maître. C'est ainsi que je suis entrée dans une nouvelle vie avec un Jésus vivant qui entendait mes prières et y répondait selon ses promesses.
Que serais-je devenue sans lui avec un mari buveur et psychotique, et six enfants à élever ? J'ai dû passer par des événements que je n'avais jamais imaginés. Arrivée aux 23 ans de mariage, à bout de force, il a fallu à la rentrée scolaire, que je prenne du repos en m'installant avec mes enfants à Carpentras et que je laisse mon époux dans notre villa. Ce fut pour moi, un drame. Cette décision me coûta tellement que je perdis six kilos le premier mois.
Chaque semaine, nous rendions visite au papa, au mari, et nous nous heurtions à un silence d'une demi-heure avant de pouvoir communiquer.
Environ trois mois plus tard, à l'approche de Noël, me sentant mieux, j'annonçai à mon époux que j'étais en mesure de revenir. Il s'y est opposé farouchement. Ma situation se trouvait encore plus en porte à faux que jamais; je n'aurais jamais supposé en arriver là. Il est vrai qu'en Juillet, un chrétien de Besançon m'avait dit : « Vous traversez, actuellement, un désert très aride et pour en sortir, vous allez être obligée de prendre une décision que vous ne soupçonnez pas, ne craignez pas, Dieu le sait. » Il ne pouvait pas mieux dire.
En Février,nous avons dû entamer une procédure de séparation et, avec mes enfants, nous nous sommes installés dans un appartement HLM de la ville, disponible dans les trois jours ; en plus, il était spacieux et agréable. Dans ce contexte, j'ai perdu des amis, certains autres manifestaient de la méfiance ou de la réprobation mais mon Dieu m'a donné le courage de tout accepter et de tout vaincre.
A travers ces à coups imprévus, j'ai connu la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence.
Dans un autre domaine, je puis assurer que Jésus m'a guérie plusieurs fois, notamment d'une entorse du genou. Mes enfants aussi ont connu des expériences semblables lors de fracture du ménisque, purpura, otite, hépatite virale, allergie à la pénicilline. Ils se sont tous fait baptiser à l'adolescence. Quant à mon mari et ma mère, fort opposés à Dieu toute leur existence, ils ont reçu le pardon de leurs péchés avant de décéder.
Je n'ai cité là que quelques grandes lignes de ma vie mais je puis ajouter que Dieu fut à mes côtés dans toutes sortes de situations de la vie courante et qu'il m'a appris à traverser de dures épreuves en comptant sur sa Grâce.
A lui soit la gloire !
Françoise